
Les observations de plusieurs singularitez & choses memorables, trouvées en Grece, Asie, Iudée, Egypte, Arabie, & autres pays estranges
Contenu
L’intérêt de cet ouvrage vient de ce qu’il relate les observations d’un naturaliste français de renom du XVIe siècle qui parcourt des pays du Levant correspondant à la Grèce, la Turquie, l’Égypte, Israël, le Liban, la Syrie d’aujourd’hui. Pierre Belon bénéficie du mécénat du Cardinal François de Tournon, homme d’État français, diplomate et humaniste.
Ses observations portent sur la faune et la flore mais également sur des sujets aussi divers que l’architecture, les modes de vie ou l’alimentation, le but étant d’augmenter le savoir.
L’auteur se présente comme un observateur qui s’efforce de distinguer le vrai du faux « en cherchant la vérité des choses inconnues par comparaison avec ce qu’on connaît ». Sa démarche s’apparente à celle d’un esprit scientifique. Ainsi, il se méfie des noms « vulgaires » des plantes et animaux et se réfère tant aux racines grecques et latines des mots qu’à leur correspondant arabe. Il se distingue d’un marchand dont le but est de gagner sa vie. Il ne copie pas (!) et d’autres pourront faire mieux.
Au livre 1, Belon part de l’île de Crète et passe en Turquie, où il séjourne plus particulièrement dans la région de Constantinople (l’actuelle Istanbul). Son récit est plein d’observations de tout genre comme la valeur comparée des monnaies et le fait que les Turcs seraient « près de leurs sous » … et paresseux ! Il n’y a pas d’hôtels en Turquie mais on peut se loger dans les hôpitaux, dans lesquels sont accueillis sans exclusion Juifs, chrétiens et musulmans. Dans le livre 2, partant de Troie (Turquie), il gagne l’île de Rhodes puis l’Égypte (Alexandrie et Le Caire). Il fait ensuite tout le chemin vers Jérusalem en décrivant les lieux où se sont passés les événements décrits dans les Évangiles. Parmi les « singularités et choses mémorables » dans le livre 3, il évoque le respect des Turcs pour les Arméniens chrétiens, le fait que la richesse des Turcs est dans les mains des Juifs ou l’absence des femmes dans la gestion publique. L’ouvrage se conclut par un hommage à son mécène.
Pierre Devos, s.j.