Les jésuites et la Chine
L'aventure de l'astronomie jésuite en Chine
En Chine, Matteo Ricci (1552-1610) et d'autres savants jésuites vont d'une part importer des sciences et techniques de l'Occident et d'autre part, s'imprégner de la langue, de la riche culture et des traditions savantes chinoises. Peu à peu, la supériorité des mathématiques et de l'astronomie occidentales sur un système chinois traditionnel dépassé permettra aux jésuites de réaliser de meilleures prédictions.
Sous la direction d'un ministre chinois, un groupe de jésuites menés par Johann Adam Schall von Bell (1592-1666) s'attellera dès 1630 à une importante réforme du calendrier traditionnel chinois, en utilisant le modèle de Tycho Brahé et des éphémérides européennes. En septembre 1644, Schall prédit correctement le moment d'une éclipse solaire là où ses homologues chinois échouèrent, ce qui lui valut d'être nommé directeur de l'Observatoire impérial de Chine.
De plus en plus proches du pouvoir impérial, les jésuites dérangeaient à la cour et ils furent jetés en prison en 1664 lors de troubles politiques. Échappant de peu à l'exécution, ils furent finalement réhabilités grâce à l'exactitude de leur science. Après la mort de Schall, le jésuite belge Ferdinand Verbiest (1623-1688) devint directeur de l'Observatoire impérial de Pékin en 1669. Il modernisa cet observatoire, écrit de nombreux traités d'astronomie, améliora des instruments scientifiques et mit son expertise scientifique et technique au service de l'empereur. À la mort de Verbiest en 1688, c'est un autre jésuite belge qui le remplacera à ces hautes responsabilités : le Namurois Antoine Thomas.