Carrés de couleur

Titi Livii Patavini historiarum libri qui extant. Interpretationes et notis illustravit Joannes Dujatius... Jussu christianissimi regis, in usum serenissimi Delphini. Accessère Librorum pmnium deperditorum supplementa, per Jo. Freinshemium; quae magna ex parte nunc primùm prodeunt in lucem

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Des éditions « à l’usage du Dauphin », la postérité a gardé l’image caricaturale de textes expurgés par une censure pudibonde. Il n’en s’agit pas moins de la première collection au sens moderne du terme, qui plus est soutenue par l’État. Sous prétexte d’offrir les instruments nécessaires à l’éducation de Monseigneur, le fils aîné de Louis XIV (né en 1661), une équipe de savants édite entre 1674 et 1691 (principalement) une quarantaine d’auteurs latins profanes suivant des consignes clairement définies et une présentation uniforme dictée par la visée pédagogique de la collection.

Le volume exposé – le premier des six tomes du Tite-Live In usum Delphini, parus entre 1679 et 1682 – adopte la disposition typique de ces ouvrages, où chaque page est divisée en trois registres : le texte, l’interpretatio (reformulation de parties de phrase dans une tournure plus simple) et les annotationes ou notae. Ces dernières sont principalement consacrées aux realia et au commentaire historique (parfois à l’aide d’illustrations), mais souvent aussi à l’établissement du texte. Le juriste en charge de l’édition, Jean Doujat, ambitionnait en effet de produire un ouvrage savant autant que pédagogique. Dans l’épître dédicatoire au Dauphin, il fait l’éloge de son auguste père – en face duquel les héros liviens eux-mêmes font pâle figure ! – et rappelle que les rois les plus sages ont considéré les historiens comme des conseillers aussi discrets que fidèles.


Pierre Assenmaker


> Le commentaire complet se trouve dans le catalogue papier Tite-Live, une histoire de livres

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