Carrés de couleur

[Sefer Tehilim...]

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Pour Christophe Plantin, l’année 1566 marque le début de l’impression d’ouvrages en hébreu avec l’édition du premier volume de l’Ancien Testament en langue originale.

Après les éditions en latin et en grec, ce développement lui permet d’envisager sérieusement l’aventure de la polyglotte.

L’ouvrage présenté ici est un psautier qui regroupe l’intégralité des 150 psaumes. L’édition à part des psaumes est une pratique usuelle tant ces prières sont importantes, notamment pour la liturgie des heures chrétienne. L’édition avec feuilles blanches intercalaires est propice pour une édition d’étude avec prise de notes (dans notre ouvrage, un seul des feuillets vierges a été annoté).

Le texte des psaumes présent dans le livre comporte les indications basiques qui en permettent la lecture : les voyelles et les accents, ainsi que le système des ketiv-qere, marqué par la lettre hébraïque ק à la marge. Ainsi, pour certains mots, le lecteur ne doit pas lire le texte mais ce qui est écrit au-dessus de ce ק. En revanche, ce psautier ne contient pas la traditionnelle « massore » juive, à savoir les autres notes usuelles à la marge, indiquant, par exemple, le nombre d’occurrences d’une expression rare.

Cet ouvrage, muni d’une reliure à décor estampé à froid et à chaud, est particulièrement précieux car il s’agit d’un exemplaire d’une édition rarissime (absente du catalogue de référence des ouvrages de Plantin établi par L. Voet). Une fois sorti des presses, au cours de son histoire, le livre s’est vu annoté. Une ou plusieurs mains anonymes ont écrit à la marge du premier psaume, traduit en latin les six premiers versets du 24e psaume et surtout, à la fin du livre, copié en flamand, en grec et en latin la phrase suivante, inspirée de Ménandre : « celui que Dieu aime meurt jeune. » Ce n’est heureusement pas le cas de ce magnifique psautier.


Patrick Pouchelle

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