
Camera ed inscrizioni sepulcrali de' liberti, servi, ed ufficiali della Casa di Augusto scoperte nella via Appia
Contenu
L’historien et célèbre astronome italien Francesco Bianchini (16621729) fut nommé en 1703 Président des antiquités de Rome par le Pape Clément XI et, à ce titre, dirigea de nombreuses fouilles à Rome, notamment sur l’Aventin et le Palatin. Le grand colombaire des esclaves et affranchis appartenant à la « familia » d’Auguste et de Livie, découvert sur la Via Appia, lui apparut en grande partie inviolé, encore garni de son pavement en mosaïques et rempli d’inscriptions et d’urnes cinéraires. Lorsqu’il décrit les trois salles, accueillant chacune, d’après lui, un millier de dépositions, il appuie ses indications par de nombreuses comparaisons, démontrant sa grande érudition et le souci de placer le monument dans un contexte historique et monumental. Les quelque 220 inscriptions analysées sont reproduites exactement et savamment commentées ; à la fin de l’ouvrage, on trouve en outre des index en facilitant la consultation. L’originalité de ce recueil d’inscriptions, qui apparaît comme l’œuvre d’un savant précis et rigoureux, est l’intérêt prêté à l’exploitation historique des sources épigraphiques, avec un souci nouveau pour les réalités sociales, ici la mémoire de l’existence et des emplois des obscurs serviteurs impériaux. Bianchini s’inscrit dans l’intérêt de l’époque pour l’étude de l’esclavage antique et l’on peut encore déceler dans ses commentaires la tendance à comparer la réalité antique avec la situation des serviteurs des grandes maisons princières contemporaines. L’ouvrage est illustré d’un plan et de relevés de moulures architectoniques, mais aussi de quelques gravures représentant l’élévation intérieure du grandiose édifice. Ces dernières offrent d’audacieuses vues en perspective du « columbarium », où apparaissent d’élégants personnages, occupés à en dégager à la pelle les vestiges, à les dessiner et les décrire, l’un d’eux juché au sommet d’une vertigineuse échelle. Les représentations assez raides des architectures sont ainsi égayées, de manière originale et nouvelle, par cette vue quelque peu romantique et mondaine, non dépourvue d’humour, du travail archéologique et épigraphique opéré sous les ordres de l’auteur. Le monument relevé et décrit dans l’ouvrage fut détruit quelques années plus tard.
Claire De Ruyt
Consultez les renseignements d’orientation bibliographique et les notes en bas de page dans le catalogue de l'exposition.