
La botanique mise à la portée de tout le monde ou Collection des plantes d'usage dans la médecine, dans les aliments et dans les arts, avec des notices instructives puisées dans les auteurs les plus célèbres contenant la description, le climat, la culture, les propriétés et les vertus propres à chaque plante. Précédé d'une introduction a la botanique, ou dictionnaire abrégé des principaux termes employés dans cette science. Volume 3
Contenu
L’ouvrage de Nicolas-François Regnault, botaniste et physicien, est probablement le livre de botanique français le plus impressionnant de sa période.
Les illustrations sont réalisées en grande majorité par Geneviève de Nangis Regnault (1746-1802) et complétées par son mari. Les époux sont à la fois auteurs du dessin, de la gravure et du coloriage. Ils y décrivent avec une précision minutieuse une collection de plantes utiles à l’époque en y référant une classification qui est encore en partie d’application aujourd’hui.
Les trois volumes sont admirablement bien conservés dans une reliure d’époque.
Initialement limité aux plantes médicinales, l’ouvrage s’est vu également consacré aux plantes comestibles ou pour lesquelles l’utilisation humaine était répandue. Les planches donnent une description macroscopique de la plante, de ses racines, fruits et fleurs et répertorient l’usage usuel en se rapportant aux travaux de savants de l’époque. Il est à la fois curieux et rassurant de voir que bon nombre d’indications sont toujours de pratique courante. Ainsi on peut y lire que le basilic, plante culinaire qui croît naturellement en Inde, était déjà utilisée pour « chasser les vents », que le radis peut être « employé dans les maladies du rein et de la vessie causées par du gravier » ou encore que le pavot rouge, communément appelé coquelicot, servait dans les maladies de poitrine mais que son usage devait se faire avec circonspection à cause de ses qualités sédatives.
Les planches sont tout simplement saisissantes de minutie, et passé les premières sensations d’admiration qu’invoque un travail de cette ampleur, le lecteur ne peut qu’imaginer le temps et la patience qui ont été nécessaires pour la réalisation de cet ouvrage dont les 472 planches gravées à l’eau-forte sont rehaussées à la main d’un coloris d’époque.
Je laisse donc au lecteur curieux et intéressé le soin de découvrir par lui-même la beauté de cet ouvrage que je qualifierais d’œuvre d’art.
Jonathan Douxfils