Carrés de couleur

Plantarum seu stirpium icones

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Matthias de l’Obel, dont le nom est associé au lobelia, est né à Lille en 1538. Il étudia la médecine à Montpellier et fut l’élève très apprécié du grand naturaliste français Guillaume Rondelet. En 1559, il alla en Angleterre où il passa le restant de sa vie.

Avec l’aide d’un jeune médecin français, Pierre Pena, il rechercha un système de classification des végétaux basé sur la forme des feuilles qui marqua un pas décisif dans l’histoire de la classification botanique. Il exposa les résultats de ces travaux dans un ouvrage qui ne rencontra pas le succès escompté. Dans l’intention d’aider de l’Obel, Christophe Plantin en acheta 800 exemplaires pour 1200 florins, qu’il revendit en 1576 en format quarto en ajoutant quelques compléments et en changeant le titre : Plantarum Stirpium historia.

Selon l’usage de l’époque, les figures étaient fréquemment reprises d’un ouvrage à l’autre. Elles appartenaient à l’imprimeur et non à l’auteur. Ainsi, pour les trois auteurs ici exposés, Dodoens, de l’Écluse et de l’Obel, tous trois édités par Plantin, il est parfois difficile de dire pour lequel telle illustration avait été réalisée.

Le Plantarum seu Stirpium icones de 1581 est un recueil de 2176 gravures. De format tout à fait particulier, in quarto et oblong, il a été constitué à l’aide de bois qui proviennent du fonds de Christophe Plantin. On évalue à environ 3000 le nombre de dessins de plantes réalisés par Peeter vander Borcht et gravés par l’équipe de sculpteurs de la maison Plantin.

D’une très grande finesse pour des gravures sur bois, celles-ci sont regroupées selon la classification de de l’Obel. La collaboration étroite entre le botaniste, l’artiste et l’imprimeur aboutit à un style de présentation tout à fait neuf et à une illustration claire et précise.

À partir de ce moment, Plantin devint l’imprimeur de tous les herbiers et ouvrages de botanique des Pays-Bas.


Anne-Marie Bogaert-Damin

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