
Cosmographia Petri Apiani, Per Gemmam Frisium apud Louanienses Medicum & Mathematicum insignem, iam demum ab omnibus vindicata mendis, ac nonnullis quoque locis aucta, & annotationibus marginalibus illustrata. Additis eiusdem argumenti libellis ipsius Gemmae Frisij
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Petrus Apianus, astronome et mathématicien originaire de Saxe, et Gemma Frisius, cartographe et mathématicien issu de la Frise, ont collaboré à la rédaction de cet ouvrage très complet qu’est la Cosmographia. Son objectif est de présenter la topographie et la cartographie du monde, ce comprenant sa composante terrestre autant que sa composante céleste. La cosmographie se distingue cependant de la géographie. Cette dernière décrit la Terre avec précision et force détails, évoquant les montagnes, les mers, les fleuves et les rivières. La cosmographie, quant à elle, base son étude sur les cercles de la sphère céleste.
Si l’on replace cet ouvrage dans son contexte historique, il est logique qu’Apianus défende une conception géocentrique (modèle de Ptolémée) tout en acceptant la rotondité de la Terre ; il va jusqu’à démontrer cette dernière grâce aux phénomènes d’éclipse. Si Copernic a déjà fait imprimer son De Revolutionibus (1543), celui-ci n’a pas encore eu le temps de percoler dans l’intelligentsia européenne.
Il est très intéressant de voir comment les auteurs de la Cosmographia conçoivent une sphère céleste pouvant être décrite par six grands cercles (l’Horizon, le Méridien, l’Équinoxiale, le Zodiaque et deux Colures) et quatre petits cercles (le Cancer, le Capricorne, l’Arctique et l’Antarctique). Ceux-ci sont toujours utilisés pour nous repérer dans le ciel et sur la Terre.
L’ouvrage présente aussi de remarquables tables de positions géographiques des grandes villes.
Ève-Aline Dubois