Carrés de couleur

Titus Livius, dat is, de Roemsche historie oft gesten, doer den alderwelsprekensten en[de] vernaempsten historiescrivere Titum Liviu[m] bescreven [...] nu eerstmael in onser Nederlantscher spraken ghedruckt

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Roemsche Historie (se prononce roomse) est la première traduction en néerlandais de Tite-Live, considérée comme un point de référence dans l’histoire de la langue néerlandaise. C’est en effet la première fois qu’une œuvre classique est intégralement publiée en néerlandais. En outre, sa longue préface constitue le plus ancien manifeste en faveur de l’usage de cette langue à des fins d’érudition.

Si Jan Gymnick, libraire et imprimeur (et non le traducteur, resté anonyme), dit vouloir promouvoir la langue des « gens ordinaires » (den ghemeynen man), il est loin, en réalité, de s’adresser à eux. Ce livre pompeux, tant au niveau de la forme que de la langue, est destiné à plaire à la nouvelle élite urbaine en quête de prestige et d’aristocratisation.

Traduit du latin et d’une version allemande (1538) dans « notre langue maternelle » (onse moederlijke sprake), le texte est cependant truffé de constructions virtuoses ; la langue est forcée dans un moule latin, caractéristique du courant humaniste. L’originalité de la version néerlandaise réside dans la transposition dans une terminologie contemporaine : consul devient burgemeester, milites ridders (« chevaliers »). Ce même présentéisme se retrouve dans les très nombreuses xylogravures, où les Romains se promènent vêtus comme des bourgeois rhénans du XVIe siècle. Réalisée au moyen de blocs de bois gravés, utilisés de façon répétée et combinés entre eux, l’illustration fait alterner scènes de batailles, de triomphes et d’assemblées.


Elisabeth Leijnse
Laurence Mettewie


> Le commentaire complet se trouve dans le catalogue papier Tite-Live, une histoire de livres

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