
Caroli Clusii Atrebatis Rariorum aliquot Stirpium, per Pannoniam, Austriam, & vicinas quasdam Provincias observatarum Historia, quatuor libris expressa: ad Rudolphum II. Imp., Ernestum, Matthiam, Maximilianum, Austriae archiduces, &c.
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Charles de l’Écluse ou Carolus Clusius, natif d’Arras, est un des plus importants botanistes du XVIe siècle. Il fait ses études de médecine à l’université de Montpellier, une des principales facultés de médecine à cette époque. Sa formation accomplie, il herborise dans la plupart des pays d’Europe avant de diriger, de 1573 à 1577, à Vienne les jardins de l’empereur Maximilien II. C’est dans ces jardins qu’il met en culture des semences et aussi des bulbes de tulipes qu’il reçoit, en 1573, d’Ogier Ghislain de Busbecq, ambassadeur auprès de Soliman Le Magnifique. Ce sont les premiers bulbes de tulipe à fleurir en Europe de l’Ouest.
Maximilien II lui donne l’opportunité de découvrir la flore des montagnes d’Autriche et de Hongrie. Ce livre, le Rariorum aliquot stirpium… est la première flore publiée pour ces deux pays. Un appendice complète l’ouvrage. L’index en latin est suivi par un index en langues vulgaires. Relié à sa suite, le Stirpium nomenclator Pannonicus est une liste alphabétique des noms latins des plantes de Hongrie suivis de leur appellation hongroise. Enfin, cet exemplaire se termine par un index manuscrit en allemand.
L’intérêt de cette flore réside de nos jours dans le génie que Charles de l’Écluse déploie pour décrire et détecter les caractéristiques des plantes avec la terminologie limitée de son temps.
De manière générale, les ouvrages de Charles de l’Écluse, comme ceux de Dodoens avant lui, forment une transition entre les herbiers, où les plantes ne figurent qu’en fonction de leurs propriétés pharmaceutiques, et les flores modernes, ouvrages scientifiques de botanique.
Outil de travail, notre exemplaire a la particularité de porter sur de nombreuses pages des notes manuscrites écrites à l’encre. Il est illustré de 361 bois gravés, coloriés délicatement à la main avec un respect des dégradés et des ombres. Il s’agirait du seul exemplaire colorié connu à ce jour.
Anne-Marie Bogaert-Damin