
Le douzième livre d'Amadis de Gaule, traduit novvellement d'Espagnol en Francois : contenant quelle fin prindrent les loyalles amours d'Agesilan de Colchos ... avecques plusieurs étranges avantures ...
Contenu
Héritier de la matière arthurienne, l’Amadís de Gaula constitue le parangon d’un des genres narratifs les plus prisés par l’Europe des XVIe et XVIIe siècles : le roman de chevalerie (novela de caballerías). Sans ce dernier, nul don Quichotte possible, puisque les tribulations du Chevalier à la Triste Figure marquent bel et bien le chant du cygne de cette tradition littéraire. Même si ce sera surtout l’édition de Garci Rodríguez de Montalvo de 1508 qui le rendra célèbre, c’est dans la Castille du XIVe siècle qu’on trouve les premières références à Amadís, chevalier et amant accompli dont les compétences guerrières et la noblesse de cœur déjouent les machinations d’enchanteurs et triomphent des félons. Le cycle des exploits d’Amadís et de ses descendants devint aux Siècles d’Or un véritable best-seller donnant naissance à des milliers d’imprimés ainsi qu’à de multiples continuations et traductions en portugais, anglais, allemand, italien ou encore hébreu. Le roi François Ier lui-même encouragea les traductions françaises de ce récit qui se multiplièrent entre 1540 et 1574.
Le présent ouvrage, traduction imprimée en 1561 du 12e livre de l’Amadís dédiée à Diane de Poitiers par G. Aubert de Poitiers, constitue un précieux témoignage de cette postérité hors normes à laquelle participe Christophe Plantin. Ce premier feuillet du récit illustre les caractéristiques typiques du genre éditorial de la novela de caballerías : il s’agit d’une édition maniable de petit format (l’ancêtre de nos livres de poche !) qui offre un texte en deux colonnes précédé d’une gravure évocatrice figurant des chevaliers sur le chemin de l’aventure.
Jéromine François