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Les pierres gravées de la Haute-Asie : recherches sur la glyptique orientale

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Diplômé en droit, Joachim Menant (Cherbourg, 18 avril 1820 – Paris, 30 août 1899) est, malgré une brillante carrière dans la magistrature, surtout connu pour ses travaux en Assyriologie, discipline qu’il sera le premier à enseigner à la Sorbonne.

Bien que ses recherches soient, pour l’essentiel, centrées sur les textes et inscriptions, Les pierres gravées de la Haute-Asie. Recherches sur la glyptique orientale n’est pas le premier livre de Ménant sur les sceaux-cylindres et les cachets du Proche-Orient ancien. L’Assyriologue français avait notamment déjà consacré deux publications aux cylindres conservés au Cabinet Royal des Médailles de La Haye. Dominique Collon, ancienne conservatrice de la section des antiquités orientales du British Museum, considère les Pierres gravées de la Haute-Asie comme la première étude d’envergure consacrée à la glyptique proche-orientale (COLLON D., Near Eastern Seals, p. 57). Pour écrire ce livre, Menant avait en effet consulté toutes les grandes collections de pierres gravées de son époque tant institutionnelles que privées, en France comme ailleurs, et notamment celle des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Il ne dresse toutefois aucun catalogue raisonné des objets ou empreintes observés, mais en propose, en fonction de son propos, des descriptions plus ou moins détaillées et inégales.

Les pierres gravées de la Haute-Asie fut publié en deux temps : la première partie, consacrée aux cylindres de la Chaldée – un terme utilisé par l’auteur pour désigner le sud de la Mésopotamie – en 1883 ; la seconde, relative aux cylindres de l’Assyrie, en 1886. Dès les premières pages de la première partie, Ménant témoigne non seulement de son érudition (il connaît la Bible et l’Antiquité greco-romaine), mais également de préoccupations méthodologiques propres à un véritable travail scientifique. L’Assyriologue français insiste notamment sur la nécessité d’une documentation graphique de qualité et de dessins aussi fidèles que possible à leurs modèles. Il est également conscient de l’importance d’établir une typologie des pierres gravées analysées. Malheureusement, celle-ci reste embryonnaire et n’occupe pas même trois pages de l’introduction.

Signalons pour conclure que, si l’attention qu’il porte à la glyptique orientale est, de son propre aveu, d’abord suscité par les renseignements paléographiques que pouvait offrir l’examen des inscriptions (p. I) que portent certains cylindres, Ménant a rapidement compris la dimension particulière que revêtent ces objets de taille pourtant modeste pour notre connaissance des civilisations du Proche Orient ancien.


Laurent Wilmet

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