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Syntaxis linguae Graecae

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Cette syntaxe grecque, dont la première édition date de 1532, est l’œuvre de l’helléniste Johannes Varennius (1462-1536), originaire de Malines, qui donnait à Louvain un enseignement privé. Son ouvrage fut d’abord imprimé par Rutgerus Rescius, le premier professeur de grec au Collège des Trois Langues – hébreu, grec et latin – fondé à Louvain en 1517 sous l’impulsion d’Érasme. La syntaxe de Varennius s’inscrit donc dans le contexte de la redécouverte et de la « bataille » du grec à la Renaissance (la philologie grecque, qui invitait à renouveler l’établissement des textes bibliques, fut en effet longtemps considérée comme suspecte, voire hérétique, par les autorités catholiques).

Dans sa préface, Varennius soulignait l’originalité de sa méthode : exposer principalement les points de la syntaxe grecque se différenciant de celle du latin, afin d’éviter un enseignement redondant et pesant. Une telle approche, qui pose comme prérequis la maîtrise parfaite du latin, a de quoi surprendre aujourd’hui. À l’époque, ce manuel concis (une septantaine de pages dans l’exemplaire exposé) connut un grand succès si l’on en juge par ses nombreuses rééditions au XVIe siècle. Celles-ci étaient souvent enrichies de notes et corrections de différents hellénistes et complétées par divers traités de grammaire grecque (qui varient d’un éditeur à l’autre). L’édition plantinienne de 1578 contient ainsi, en plus de la Syntaxe et des annotatiunculae paucae (« quelques petites notes ») s’y rapportant, un ouvrage du grammairien antique Tryphon sur les irrégularités de langage et un autre traité de Varennius sur les accents grecs.


Pierre Assenmaker

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