Carrés de couleur

T. Livii Patavini, historicorum omnium romanorum longe uberrimi, et facile principis libri omnes, quotquot ad nos pervenere

Contenu

Cet imposant volume in-folio est le fruit d’une ambitieuse entreprise éditoriale menée par le plus important libraire-imprimeur francfortois de la seconde moitié du XVIe siècle, Sigmund Feyerabend. À la différence des autres éditions exposées, la page de titre de l’ouvrage donne à voir une xylogravure illustrant un épisode de l’œuvre de Tite-Live : le célébrissime combat des Horaces et des Curiaces. Le contour incisif des figures ou des éléments du décor, le rendu des clairsobscurs témoignent d’un travail expérimenté dans la production en série. Les enroulements et les découpages qui ornent le cadre évoquent le style dit des « cuirs découpés » et des « ferronneries » en vogue aux Pays-Bas (rollwerk).

La page de titre signale le nom du maître d’oeuvre de cette nouvelle édition de l’Ab Urbe condita : Franciscus Modius, juriste, philologue et inlassable « traqueur » de manuscrits, issu d’une famille noble d’Oudenbourg (près d’Ostende). Dans la lettre dédicatoire à son patron, le comte Charles d’Egmont, il raconte comment il fut blessé lors de l’assaut de la ville de Bonn le 22 décembre 1587, puis emprisonné pendant deux mois. Sa longue revalidation l’empêcha d’apporter tout le soin et tous les développements voulus à son travail. Cela ne l’empêcha pas d’intégrer ses propres notae au très volumineux appareil de textes complémentaires qui fait de cet ouvrage l’aboutissement de la tradition des éditions humanistes à vocation encyclopédique.


Pierre Assenmaker
Lambert Isebaert
Michel Lefftz


> Le commentaire complet se trouve dans le catalogue papier Tite-Live, une histoire de livres

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