Carrés de couleur

Les admirables secrets d'Albert le Grand, contenant plusieurs traités sur la conception des femmes, des vertus des herbes, des pierres précieuses & des animaux. Augmenté d'un abrégé curieux de la phisionomie, & d'un préservatif contre la peste, les fièvres malignes, les poisons & l'infection de l'air

Contenu

Saint Albert le Grand (1200-1280) est un philosophe, théologien, naturaliste et chimiste du XIIIe siècle qui ressuscita au Moyen Âge la pensée d’Aristote. Son œuvre scientifique (astronomie, mathématiques, médecine) est incontournable, notamment ses traités de sciences naturelles dans lesquels il reprend, mais aussi critique et corrige, l’héritage antique. Il est ainsi l’auteur Des animaux, une encyclopédie en 26 livres commentant les observations d’Aristote et rapportant les siennes. Albert le Grand laisse par ailleurs une somme de théologie qui inspire Thomas d’Aquin et qui œuvre à concilier la philosophie aristotélicienne et la doctrine chrétienne : ces deux théologiens font du XIIIe siècle une parenthèse de compromis dans l’opposition séculaire entre science et foi. Ils sont forcément des références pour Hector Lebrun.

L’ouvrage conservé à la BUMP, Les admirables secrets d’Albert le Grand, communément appelé Le Grand Albert, n’est pas un texte du saint et professeur de renom. C’est un grimoire de magie populaire constitué d’unités textuelles latines appartenant à des époques différentes, du Moyen Âge aux Temps modernes, et attribuées à tort à Albert le Grand. En l’occurrence, cette édition française date de 1755. Quatre livres composent l’ensemble. Le premier traite « Des secrets des femmes » – on y accède entre autres aux connaissances de l’époque médiévale en matière de reproduction et de génération de l’embryon, et à l’enseignement en gynécologie d’Albert le Grand. Le second, toujours rédigé initialement au XIIIe siècle, est le noyau du Grand Albert. Il recense, dans une première partie, les vertus des plantes, des minéraux et de certains animaux – des questions qui sont bien présentes dans l’œuvre d’Albert le Grand –, tandis qu’une deuxième partie énumère « Des merveilles du monde », citations d’œuvres anciennes. Quant aux troisième et quatrième livres, plus tardifs, ils compilent des recettes magico-alchimistes (les vertus des fientes, des excréments, des boues, etc. contre les maladies), naturellement placées sous l’autorité de celui qui est considéré comme le père des alchimistes, le « Doctor universalis » à la réputation de sorcier.

Ce recueil pseudépigraphe a contribué à rendre accessible un savoir érudit, à diffuser la pensée d’Albert le Grand et à travers lui, celle d’Aristote, au XVIIIe siècle. Livre de poche, répandu à prix modique, il est surtout une voie d’accès à l’imaginaire commun de l’époque.

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Nicolas Michel au sujet du "grimoire" d'Albert le Grand

Michel, Nicolas

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